La résistance d’une nation face à l’invasion russe
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La Crimée est une zone géopolitique contestée, avec des intérêts historiques, culturels et stratégiques tant pour la Russie que l’Ukraine.
Dans les jours qui suivent la destitution de Ianoukovytch, les groupes armés pro-russes de Simferopol engagent des volontaires dans des milices, stimulés par des médias pro-russe qui affirment que des nationalistes ukrainiens descendent sur la capitale de Crimée (Simferopol).
Le 23 février 2014, en votant l’abrogation de la loi sur les langues régionales, le Parlement retire le statut de langue officielle aux langues régionales, dont le russe dans 13 des 27 régions (essentiellement au sud et à l’est du pays). Cette loi ne sera cependant pas ratifiée par la suite par la présidence ukrainienne. Des russophones organisent des manifestations “anti-Maïdan” en Ukraine orientale et en Crimée, s’opposant aux événements se déroulant à Kyiv et souhaitant le renforcement des liens avec la Russie et une autonomie élargie. D’autres groupes, principalement constitués de Tatars de Crimée et d’Ukrainiens, ont montré leur soutien à la révolution. Ianoukovytch, déchu, fuit en Russie et appelle les forces armées russes à intervenir et à garantir « la loi et l’ordre » en Ukraine, en particulier en Crimée, dans une conférence de presse tenue à Rostov-sur-le-Don (Russie) le 28 février, à 100 kilomètres de la frontière ukrainienne.
La veille, Sergueï Axionov (député d’un groupe marginal pro-russe) devient premier ministre de la république de Crimée, soutenu par la Russie qui souhaite « rattacher la Crimée à la Russie ». Le même jour, la Russie engage des manœuvres militaires avec son armée de terre aux zones frontalières avec l’Ukraine, au prétexte de « mettre à l’épreuve sa capacité d’action ».
La Russie occupe puis annexe la Crimée, tandis que des séparatistes pro-russes armés saisissent les bâtiments gouvernementaux et proclament les États indépendants de Donetsk et Lougansk, déclenchant la guerre du Donbass.
Le 5 septembre 2014, un premier accord de Minsk est négocié et signé pour faire cesser la guerre du Donbass. Toutefois, cet accord ne perdure que quelques semaines. En janvier 2015, les combats s’intensifient et l’armée séparatiste pro-russe progresse. Ces accords seront suivis des accords de Minsk II, qui seront respectés malgré quelques combats sporadiques.
Entre 2014 et 2020, ce conflit a causé plus de 13 000 morts selon l’Organisation des Nations unies (3 350 civils, 4 100 membres des forces ukrainiennes et 5 650 membres des groupes armés pro-russes) et le déplacement de près d’un million et demi de personnes.
Bénéficiant d’une notoriété médiatique et du rejet des personnalités politiques traditionnelles, perçues comme corrompues et inefficaces, Volodymyr Zelensky s’impose comme le grand favori du scrutin à l’élection présidentielle de 2019. Il est président de l’Ukraine depuis le 20 mai 2019.
La Crimée en dates clés
1783 : La Crimée est intégrée à l’Empire russe.
1941 : Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est occupée par les nazis, puis redevient soviétique.
1954 : La Crimée est transférée à la République socialiste soviétique d’Ukraine au sein de l’URSS.
2014 : La Crimée est annexée pr la Russie à la suite d’un référendum contesté.
Les accords de Minsk (2014 et 2015)
Les Protocoles de Minsk sont un ensemble d’accords visant à mettre fin au conflit dans l’est de l’Ukraine depuis 2014. Ils comprennent un cessez-le-feu, le retrait des armes lourdes et un dialogue politique entre l’Ukraine, la Russie et les séparatistes soutenus par la Russie. Cependant, leur mise en oeuvre complète est restée difficile.
Photo : Les Présidents Alexandre
Loukachenko, Vladimir Poutine, Petro Porochenko, François Hollande et la chancelière Angela Merkel lors des accords de Minsk II