La 1ère Guerre de Crimée
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C’est sous Pierre le Grand (1672-1725) que les frontières de la Russie s’étendent. Il mène plusieurs guerres contre l’Empire ottoman, la Suède ou encore la Pologne. Ces conflits ont abouti à la signature de plusieurs traités, notamment le traité de Nystad en 1721 avec la Suède, qui a permis à la Russie de prendre le contrôle de la région de la mer Baltique. Il créera dès lors la ville de Saint-Pétersbourg et en fera la capitale de la Russie.
Ce sera sous le règne de Catherine II dite “Catherine la Grande” (règne de 1762 à 1796) que la Russie annexe la Biélorussie, la Lituanie ou encore une partie de la Pologne à son territoire.
La Crimée, khanat indépendant de l’Empire Ottoman, est annexée en 1783 permettant à la Russie d’étendre son influence dans la région de la mer Noire et de renforcer sa position en tant que puissance, avec un accès direct aux mers chaudes. La ville de Sébastopol est fondée la même année.
Nicolas 1er (1796 – 1855) poursuit le “rêve grec” de Catherine II. Il a pour ambition de dominer les détroits du Bosphore et des Dardanelles afin de s’installer à Constantinople. Depuis l’indépendance de la Grèce (1830), le tsar souhaite imposer son influence sur les provinces slaves des Balkans, la Russie pourrait ainsi obtenir par la mer Noire des débouchés économiques en Méditerranée, ce que cherchent les Russes depuis Pierre le Grand. L’Angleterre souhaite préserver ses intérêts commerciaux au Proche-Orient et sur la route de la soie. La France, quant à elle, est officiellement protectrice des Lieux saints et des catholiques et veut également éviter une coalition entre l’Autriche et la Russie contre l’Empire ottoman.
Les puissances européennes s’inquiètent donc de l’expansion russe autour de la mer Noire. L’Empire Ottoman n’arrive pas à se réformer rapidement et est en plein déclin et la Russie revendique notamment le droit de protéger la communauté orthodoxes dans l’Empire Ottoman (les orthodoxes représentent environ un tiers de la population de l’Empire, voire 75% dans les Balkans) exacerbant ainsi des tensions déjà bien présentes entre les communautés religieuses. Le contrôle des Lieux saints en Palestine (en Empire Ottoman) par la Russie – au même titre que la France – et le refus de l’Empire Ottoman entraîne la guerre à l’automne 1853. Craignant que l’Empire Ottoman ne devienne le vassal de la Russie, les puissances occidentales telles que le Royaume-Uni, la France et le royaume de Sardaigne rejoignent le conflit en 1854. Il dure jusqu’en 1856.
La bataille d’Alma en 1854 a marqué le début des hostilités, où les forces alliées ont réussi à débarquer en Crimée malgré une résistance russe. La bataille de Balaklava est également célèbre pour l’attaque de la brigade légère britannique immortalisée par le poème de Tennyson « La Charge de la brigade légère ». La bataille d’e Inkerman a été une autre bataille importante où les forces alliées ont repoussé une attaque russe. Enfin, le siège de Sébastopol, qui a duré de 1854 à 1855, a été un point culminant de la guerre, où les forces alliées ont assiégé la principale base navale russe en Crimée.
Le conflit s’est terminé par le traité de Paris. Les principales conséquences comprenaient la reconnaissance de l’intégrité territoriale de l’Empire ottoman, l’indépendance de la Moldavie et de la principauté de Valachie, l’ouverture du détroit des Dardanelles et du Bosphore à la navigation internationale et la neutralisation de la mer Noire.
Le congrès de Paris est une des premières tentatives pour trouver une solution à un conflit armé par un consensus européen. La France, grâce à Napoléon III, apparut comme l’arbitre de l’Europe. Il est signé le 30 mars 1856.
Il marque également le début d’un rééquilibrage des enjeux stratégiques entre l’Orient et l’Occident en Méditerranée. Pour la France, le congrès de Paris apparaît un peu comme la revanche du congrès de Vienne de 1815 (ayant redéfini les contours de l’Europe après la chute de Napoléon Ier).
Pierre le Grand (1672-1725)
Tableau : Pierre Ier de Russie dit Pierre le Grand peint par Paul Delaroche.
Catherine II (1729-1796)
Tableau : Portrait de Catherine II la Grande par Johann Baptist von Lampi, années 1780.
Nicolas 1er (1796-1855)
Tableau : Portrait de Nicolas 1er par Wladimir Swertschkoff.