Les conséquences en Europe

Des conséquences humaines

Même s’il est très difficile de comptabiliser le nombre de victimes dans un conflit en cours, les premières estimations font état de près de 180 000 morts côté russe et 100 000 morts du côté ukrainien, après un an de conflit. Les viols envers les populations locales sont aussi en croissance exponentielle.

Des répercussions énergétiques

Hausse du prix de l’énergie, perturbations dans les échanges commerciaux, réduction de la croissance économique font parties des répercussions européennes et internationales, mais il est difficile de les quantifier pour le moment.
L’Ukraine joue un rôle important dans l’approvisionnement énergétique mondial, en particulier en ce qui concerne le gaz naturel. Le pays possède des réserves significatives de gaz naturel et est stratégiquement situé entre la Russie, l’un des plus grands producteurs mondiaux de gaz, et l’Union européenne. Le conflit ayant débuté en février fragilise l’approvisionnement en gaz pour toute l’Europe et particulièrement pour l’Europe occidentale.
Environ 40 % des exportations de gaz naturel russe vers l’UE passent par des gazoducs ukrainiens. Les principaux gazoducs qui traversent l’Ukraine sont le Gazoduc Yamal-Europe, qui relie la Russie à l’Europe occidentale, et le Gazoduc Brotherhood, qui relie la Russie à la Turquie et à la Grèce. Ces infrastructures de transit sont cruciales pour l’économie et le poids géopolitique des pays qui les traversent mais aussi pour la sécurité énergétique de l’Europe.
L’Ukraine possède des réserves de gaz naturel considérables. Selon l’Agence internationale de l’énergie, elles s’élèvent à environ 1 100 milliards de mètres cubes, ce qui en fait l’un des pays les plus riches en gaz d’Europe. Ces réserves offrent à l’Ukraine une certaine indépendance énergétique. En 2020, la production de gaz naturel du pays s’élevait à environ 19 milliards de mètres cubes, ce qui le plaçait parmi les 30 plus grands producteurs mondiaux. Cependant, la production intérieure ne suffit pas à couvrir la demande nationale, ce qui fait de l’Ukraine un importateur net de gaz.
Globalement, la guerre en Ukraine a contribué à une hausse des prix de l’énergie en Europe, car l’incertitude autour de l’approvisionnement en gaz naturel a conduit à une augmentation de la demande pour le gaz comme pour les sources d’énergie alternatives telles que le charbon et le pétrole.
L’Union européenne doit donc trouver des solutions de nouvelles sources d’approvisionnement pour assurer sa sécurité énergétique. Le Gaz Naturel Liquéfié est d’ailleurs une des solutions mise en place, il est fourni principalement par les Etats-Unis, le Qatar et le Nigéria. Les pays européens ont également commencé à investir davantage dans les énergies renouvelables pour réduire leur dépendance aux énergies fossiles.

Des répercussions agricoles

L’Ukraine est un important producteur agricole, grand exportateur de céréales ( blé, maïs et orge). La guerre a entraîné des perturbations significatives de la production agricole dans les régions touchées par les conflits, notamment dans l’est du pays. Les infrastructures, les terres cultivables et les équipements agricoles y ont été endommagés ou détruits, entraînant  une baisse de la productivité, une baisse des exportations sur le marché international et une hausse des prix des denrées alimentaires. On considère que la production agricole céréalière de 2023 est de l’ordre de 60% de la production habituelle, avant la guerre. Ces variations de production et d’exportations ukrainiennes entraînent  une volatilité des prix sur les marchés internationaux. Agriculteurs, négociants et consommateurs du monde entier sont impactés. La géographie des importations, exportations et échanges commerciaux est en pleine transformation et plusieurs pays de l’UE ont dû chercher d’autres  approvisionnements céréaliers aux États-Unis et au Canada.  La guerre en Ukraine a des répercussions sur la sécurité alimentaire, tant au niveau local qu’international, puisque les perturbations de la production agricole et les restrictions commerciales affectent l’accès à la nourriture et augmentent les risques de pénuries alimentaires, notamment dans les pays en voie de développement.  Les conséquences sont potentiellement graves pour les populations vulnérables et dépendantes de l’aide alimentaire.

L’Ukraine est le plus grand pays agricole du continent européen par sa taille avec ses 41,5 Millions d’ha de superficie agricole utilisée, mais aussi le deuxième réservoir de terres arables du continent. Avec 32,5 M d’ha, ces dernières représentent le double de la surface de terres arables de la France.
En novembre 2022, le ministère ukrainien de l’Agriculture estimait pour sa part à 6,6 milliards de dollars les dommages causés par la guerre au secteur agricole.

Des conséquences économiques

S’il est à ce stade impossible de donner une valeur précise aux pertes économiques engendrées par la guerre, on peut néanmoins en estimer l’ordre de grandeur. Publiée en septembre 2022, une étude menée sous l’égide de la Banque mondiale, du gouvernement ukrainien et de la Commission européenne est à ce jour la plus méthodique et la plus complète qui soit. Elle ne couvre cependant que la période s’étendant de février à juin 2022. Elle distingue les dommages causés directement aux actifs, les pertes d’activités économiques provoquées par la guerre et les besoins en reconstruction suivant les standards européens de qualité. L’estimation des besoins atteignant 349 milliards de dollars pour la période considérée, principalement dans les infrastructures de transports, le logement et la décontamination des terrains minés (20 à 21% chacun). Les autres secteurs touchés sont l’industrie et le commerce, les infrastructures de protection sociale et l’agriculture (5 à 6%), la santé, l’éducation et l’énergie (3 à 4% chacun), mais aussi la culture, le tourisme, les services municipaux, les services financiers, l’adduction et le traitements des eaux (1 à 2%).
Au niveau international, les conséquences sont aussi importantes mais il est difficile de les quantifier pour le moment : hausse du prix de l’énergie, perturbations dans les échanges commerciaux, réduction de la croissance économique.